Etampois Sud-Essone

Paysages imaginaires grandeur nature

Quelles métamorphoses a connu, et connaîtra encore, le paysage que je vois sous mes yeux ? Qui sont celles et ceux qui ont vécu ici avant moi ? Comment ce lieu sera-t-il habité dans le futur ?

Dans le cadre d’un Contrat Local d’Éducation Artistique, la compagnie KMK a mené entre janvier et mai 2023 des ateliers avec huit groupes de la communauté d’agglomération de l’Étampois Sud-Essonne autour de la transformation de nos paysages quotidiens. Paysages imaginaires grandeur nature est un projet qui interroge notre rapport aux paysages qui nous entourent et invite à voyager dans le temps, entre passé et futur, pour mieux saisir notre présent.

Cadrages sur paysage

Au cours d’ateliers d’observation du paysage, les participant·e·s ont été invité·e·s à aiguiser leur attention sur les lieux du quotidien. Un paysage, c’est avant tout un point de vue subjectif, propre à un·e observateur·ice. En choisissant un “cadrage sur le paysage”, les participant·e·s, transformé·e·s en apprentis-paysagistes, ont éveillé leur regard, mais pas seulement ! Car un paysage, c’est aussi une expérience à sentir, entendre … une exploration de tous les sens. La compagnie KMK a fait le choix de travailler, avec chaque groupe, à proximité directe des établissements, pour mieux proposer une redécouverte du quartier et offrir un dépaysement au sein d’espaces familiers. À travers les paysages choisis par les quelque 150 participant·e·s, c’est donc un portrait multiple de la communauté d’agglomération de l’Étampois Sud-Essonne qui se dessine : des grands ensembles aux lotissements, du centre-ville au village.

Un voyage temporel

A partir des paysages choisis, les participant·e·s se sont amusé·e·s à voyager dans le temps, en imaginant la vie de celles et ceux qui vivaient ici avant, et celle des habitant·e·s futur·e·s. La représentation du passé a été nourrie par un travail de documentation, notamment grâce à des visites menées par le Musée intercommunal d’Étampes, tout en autorisant par la suite un écart fantaisiste, pour permettre à chacun·e de le rêver à sa façon. Les participant·e·s ont ensuite été invité·e·s à se projeter dans le futur, en partageant à la fois les inquiétudes qui les animent et leurs rêves pour un avenir souhaitable. En tenant compte des enjeux écologiques, ils et elles ont imaginé la ville et la vie de demain. Cet écart temporel leur a permis de mieux cerner ce qui caractérise leur présent, de se situer dans le temps et d’exprimer leur ressenti sur leur quartier tel qu’il est aujourd’hui.

Pratiques artistiques

Pour mener cette exploration des paysages à travers le temps, plusieurs médiums et pratiques artistiques ont été proposés aux participant·e·s : photographie, dessin, écriture, création sonore … Cette pluridisciplinarité, caractéristique de l’esthétique de la compagnie KMK, s’est traduite par la suite dans une pluralité de formes de restitution du projet. Sept expositions in situ, à proximité des lieux d’interventions, ont permis pendant deux semaines de présenter les réalisations des groupes au sein même des différents quartiers.Chaque exposition présentait un mélange de travaux individuels et de créations collectives. Le projet a ainsi été l’occasion pour les participant·e·s d’apprendre à travailler en groupe tout en développant la créativité de chacun·e, dans un cadre différent du cadre scolaire, laissant toute sa place à l’imagination et la fantaisie.